Publié dans Editorial

Tuerie aux oubliettes !

Publié le lundi, 09 août 2021

Le carnage de 10 août d’Iavoloha sous la trappe ou pire dans la bassefosse. Avons-nous tous la mémoire courte collective ! Sinon, le pays serait malade d’une amnésie générale ! Autrement, la volonté collective de ranger aux oubliettes cette tragédie d’Iavoloha.
Il y a trente ans de cela, jour pour jour, le 10 août 1991, les éléments de la garde présidentielle du Palais d’Iavoloha mitraillèrent à balles réelles et sans sommation du haut des hélicos les manifestants venus nombreux à Mandrimena. Et ces derniers avaient été dispersés sans ménagement. Les morts se comptèrent par dizaines. Certains affirmaient par centaines sans compter les victimes portées disparues. Ce fut un véritable « carnage » !
Imbu d’un sentiment profond de légitimité, on s’interroge « Madagasikara serait-il un pays où l’on tue, où l’on abat des vies humaines sans que justice soit faite ou du moins des éclairages sur les tenants et aboutissants du carnage ? ». Devrait-on le rappeler qu’il s’agit des morts d’hommes !
Les Arméniens gardent toujours en mémoire vive et collective le génocide dont des milliers de leurs concitoyens ont subi durant l’occupation turque en 1915-1923. Trente mille Arméniens ont péri suite aux attaques barbares de l’armée ottomane. Chaque arménien se remémore la tragédie en réclamant toujours que justice soit faite.
En 1971, dans le Sud du pays, des centaines de partisans au combat que menait le leader charismatique Monja Jaona mourraient. Jusqu’à ce jour, personne n’est en mesure de clarifier le drame. Même topo sur la tuerie sur la place du 13 Mai 72 ! En 1975, le 11 février, le Chef de l’Etat le Colonel Ratsimandrava a été abattu à Ambohijatovo-Ambony. Quarante-six ans après, aucun d’entre nous n’est en mesure de savoir l’identité exacte du ou des commanditaires de cet acte odieux. Certes, il y avait eu le « Procès de l’affaire Ratsimandrava ». De la mascarade, selon certains observateurs qui se désolent de la volonté des responsables successifs à laisser sans suite des crimes barbares de ce genre. Ce sont des menus fretins qui comparurent devant le juge. Le 10 août 1991, des victimes tombèrent sous les balles des éléments de la garde présidentielle. Où en sommes-nous ce 10 août 2021 ? Soit, trente ans après ! Et que dire de la tuerie d’Antaninarenina du 7 février 2009 ! Les proches attendent toujours du sort à réserver de la disparition brutale de leurs chers.
Le pays en connait trop des morts d’hommes non élucidés ! Le silence criant autour de ces tueries gêne l’opinion. Il suffit de se mettre à la place des familles directes ou des amis. On a perdu des maris ou des fils, des frères ou des sœurs, des amis intimes ou autres dont la plupart d’entre eux figurent dans la liste des portés disparus. Il faut un minimum d’un sens humain pour respecter la douleur des uns et des autres et rendre hommage à ceux ou à celles qui ont payé de leurs vies des vicissitudes des hommes. Il a fallu qu’on verse du sang pour qu’on daigne prendre conscience de la lutte.
Pour le cas du 10 août 1991, le locataire d’Iavoloha de l’époque n’a jamais voulu abandonner le douillet palais qu’au prix du sang versé par ces martyrs.
Ndrianaivo

Fil infos

  • Coopération Madagascar-Maroc - Une seconde visite du Roi Mohamed VI se précise
  • ACTU-BREVES
  • Lutte contre la famine et les fléaux climatiques - Le Président Rajoelina plaide pour une hausse des financements
  • Actu-brèves
  • Energie renouvelable - Le premier parc éolien de Madagascar opérationnel début 2025
  • ACTU-BREVES
  • Infrastructures dans l’Anosy - 400 millions de dollars pour la réhabilitation de la RN10
  • ACTU-BREVES
  • Président Andry Rajoelina - Début d’une série d’inaugurations dans l’Anôsy
  • Actu-brèves
Pub droite 1

Editorial

  • Foire de tous les espoirs
    La FEPA ferme ses portes. Le rideau est tombé sur la 16ème édition de la Foire de l’élevage et de la production animale. Un évènement de taille qui a suscité beaucoup d’intérêts et par conséquent a attiré une grande affluence surtout chez les jeunes en herbe en quête d’activités porteuses pour un lendemain enchanté. Sous l’égide du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage (MinAE), la FEPA s’était tenue du 25 au 28 mars à Nanisana, dans la mythique enceinte dédiée à ce genre d’évènement. Selon les termes des organisateurs, la FEPA ambitionne d’éveiller les intérêts chez les jeunes sur l’importance des activités lucratives générées par l’élevage et la production animale en vue de la relance de l’économie du pays. A en croire l’affluence des visiteurs durant ces quatre jours d’affilée qui, en fait, ont envahi les stands et leur curiosité et leurs intérêts à suivre les exposés des exposants, la…

A bout portant

AutoDiff